Coronavirus en Algérie : silence, on réprime !

A l’heure où l’Europe et l’Amérique, après l’Asie, se confinent et ferment leurs frontières pour contenir l’épidémie de Coronavirus dont on sait aujourd’hui qu’elle est plus dangereuse et plus contagieuse que la grippe saisonnière, l’opacité totale règne en Algérie sur la propagation du virus Covid-19 et, surtout, le pouvoir semble dans l’incapacité de faire face à une situation d’urgence sanitaire.

Les mesures d’urgence sanitaires (fermeture des établissements scolaires et universitaires, suspension des liaisons aériennes et maritimes avec l’Europe ainsi que de 11 destinations hors Europe,…) tardent à se mettre en place et font parfois l’objet de tergiversations (mosquées autorisées à fonctionner dans un premier temps puis, fermées lundi 16 mars). Elles suscitent surtout l’inquiétude quant à une probable dissimulation des chiffres réels de contamination au sein de la population nationale. Le dernier bilan officiel fait état de 60 cas avérés de Covid-19 dont 5 morts pour 13 guérisons et huit wilayas touchées.

Il apparaît que le pouvoir semble davantage préoccupé, à l’heure actuelle, à faire taire le hirak plutôt qu’à juguler l’épidémie de Covid-19. Les services de sécurité ont en effet accru ces derniers jours la répression aveugle contre les manifestants du hirak et multiplié les arrestations arbitraires alors même que l’activité des tribunaux est réduite au strict minimum, mettant ainsi en danger la santé des personnes incarcérées arbitrairement. Les prisons algériennes sont en effet surchargées et la promiscuité y est la règle (plusieurs cas de contamination y auraient été détectés).

FreeAlgeria dénonce fermement la violence qui s’abat sur le hirak aujourd’hui et demande la libération immédiate des détenus d’opinion.

Solidaires depuis le 22 février 2019 de leurs compatriotes en Algérie, les Algérien.ne.s vivant à l’étranger (Europe, Amérique) leur demandent d’adopter un comportement responsable pour éviter la propagation du virus et sauver des vies, notamment celle des plus fragiles. A l’inconséquence et la sournoiserie d’un pouvoir illégitime et sans vision, dans des temps qui exigent unité et solidarité, le hirak doit répondre par la responsabilité et la citoyenneté en suspendant les marches du vendredi et de mardi partout sur le territoire national.

La lutte continue plus que jamais face à un pouvoir défaillant incapable de protéger ses citoyens. Elle peut et doit prendre d’autres formes aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre. FreeAlgeria reste persuadé que la vitalité du hirak est intacte tout comme ses justes revendications : Etat de droit, justice indépendante, respect des libertés individuelles et collectives.

#Stay_Home #RestezChezVous

FreeAlgeria, le 17 mars 2020