Référendum sur la Constitution : le peuple algérien décerne un carton rouge au pouvoir

Le référendum sur la Constitution, organisé dimanche 1er novembre, s’est soldé par une abstention massive en Algérie et à l’étranger, qui avoisine les 80 %. Ce camouflet infligé au régime et au président Abdelmadjid Tebboune, hospitalisé à l’heure actuelle en Allemagne, résonne comme une fin de partie pour un pouvoir autoritaire moribond.

A l’appel de plusieurs personnalités du Hirak et de FreeAlgeria, les Algérien.ne.s de la diaspora ont eux aussi boycotté cette mascarade de consultation référendaire. De nombreuses mobilisations ont eu lieu ce week-end à Montréal, New-York, Chicago, San Francisco, Washington, Milan, Lyon, Marseille, Paris, etc.

Cette énième tentative de légitimer un régime à bout de souffle a reçu une réponse cinglante dans les urnes hier : le peuple algérien a décerné un carton rouge au pouvoir. Il lui dit « Stop à l’amateurisme ! », « Stop à l’autoritarisme ! », « Stop à la répression ! ».

Ce résultat montre, s’il en était besoin, l’extrême maturité du peuple algérien qui, un an et neuf mois après le soulèvement du 22 février 2019, ne fait toujours pas confiance à un pouvoir corrompu et ne s’est pas laissé berner par les promesses sans lendemain d’une « Algérie nouvelle », vantée par le régime.

L’échec du référendum constitutionnel, organisé à dessein le 1er novembre, jour anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance contre la France (1954- 1962), loin de « tourner la page du Hirak », est un signe que le mouvement de protestation a largement diffusé son idéal de liberté et de démocratie et sa revendication d’un Etat de droit, parmi la population en Algérie et au sein de la diaspora dans le monde.

Cette débâcle électorale atteste de la volonté des Algérien.ne.s d’en finir avec l’ère des généraux et de reprendre leur destin en main. Rien, ni personne n’arrêtera le vent de liberté qui a soufflé le 22 février 2019. Rien, ni personne n’empêchera le peuple algérien de reprendre le fil de son histoire afin d’ériger une Algérie véritablement libre et démocratique, garante des libertés fondamentales, d’une justice indépendante, des droits égaux entre hommes et femmes.

Pour FreeAlgeria et les Algérien.ne.s de la diaspora, le message envoyé par leurs compatriotes en Algérie est clair : le Hirak est vivant ! FreeAlgeria appelle l’ensemble des Algériens et des collectifs et initiatives du Hirak à passer à l’étape suivante de la révolution pacifique en établissant les conditions et les structures d’un dialogue sain et serein entre toutes les parties intéressées à l’émergence d’une autre Algérie, libérée de ses démons et soucieuse de l’avenir de ses enfants.

Les membres de la coordination FreeAlgeria entendent dorénavant œuvrer activement au rapprochement de toutes les sensibilités du Hirak qui se revendiquent de la démocratie, des valeurs et des principes universels de liberté, d’égalité et de solidarité pour avancer sur la voie d’une transition pacifique en Algérie. Cette démarche patiente ne pourra trouver sa pleine mesure qu’à une condition : la libération préalable de tous les détenus d’opinion et l’ouverture du champ médiatique, seule à même de faire vivre la démocratie.

FreeAlgeria, le 2 novembre 2020