Le parlement européen dénonce la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie

Réuni en séance plénière le 26 novembre 2020, le parlement européen a adopté à la quasi-unanimité de ses membres, une résolution relative à la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie dans laquelle il « condamne fermement l’escalade des arrestations et détentions illégales et arbitraires et du harcèlement juridique dont sont victimes les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les syndicalistes, les avocats, les membres de la société civile et les militants pacifiques en Algérie ».

Le parlement européen a en particulier appelé à la libération immédiate et sans condition du journaliste Khaled Drareni, injustement condamné en septembre à deux ans de prison ferme pour avoir couvert les manifestations du Hirak algérien, ainsi qu’à la libération de « tous ceux qui ont été détenus et inculpés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, que ce soit en ligne ou hors ligne ».

Dénonçant la récente modification du code pénal algérien qui restreint la liberté de la presse, la liberté d’expression et la liberté d’association, les parlementaires européens ont réaffirmé leur entière solidarité avec le peuple algérien, avec les militants du Hirak et ceux, avocats et juristes, qui les défendent. Ils ont notamment rappelé que la liberté d’expression « est indispensable pour une transition politique pleinement démocratique ».

FreeAlgeria se félicite que l’organe représentant les peuples de l’Union européenne se saisisse à nouveau de la situation des droits de l’homme dans un pays ami et voisin, l’Algérie, où les libertés fondamentales sont de plus en plus bafouées, notamment depuis que le Hirak a suspendu ses manifestations dans l’espace public, en raison de la situation sanitaire.

L’adoption par le parlement européen de cette résolution constitue pour le peuple algérien et les militants du Hirak un encouragement fort à continuer la lutte juste et pacifique qu’ils ont engagée le 22 février 2019 pour exiger le retrait des militaires du pouvoir et la création d’un Etat de droit, respectueux des libertés fondamentales, de l’indépendance de la justice et de l’alternance démocratique.

FreeAlgeria souhaite que cette mise en garde du parlement européen trouve échos auprès de la Commission et des Etats membres de l’Union européenne qui auront à examiner le 11 décembre prochain le renouvellement des accords de partenariat entre l’UE et l’Algérie. L’Europe ne saurait avoir de coopération saine et fructueuse avec un Etat ne respectant pas ses engagements internationaux, notamment la déclaration universelle des droits de l’homme, inscrite dans l’accord d’association UE-Algérie de 2005.

A ce propos, FreeAlgeria déplore les propos récents du chef de l’Etat français, M. Emmanuel Macron, qui s’est dit « prêt à tout faire pour aider M. Tebboune » au mépris de la dignité des Algériens et de leurs droits fondamentaux, aujourd’hui niés. Les membres de FreeAlgeria exigent que l’Etat français cesse son soutien inconditionnel au régime algérien et à sa promesse illusoire de transition.

Depuis le 15 octobre dernier, les Algériens n’ont plus revu leur président, hospitalisé en Allemagne pour cause de Covid-19. Ils ont boycotté massivement le référendum constitutionnel du 1er novembre dernier, voulu par M. Tebboune et seule une transition démocratique négociée permettra de sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve.

FreeAlgeria réitère donc son appel à une conférence nationale de transition réunissant toutes les forces vives du pays afin de débattre d’une feuille de route et mettre en place un comité de suivi de cette transition.

FreeAlgeria, le 27 novembre 2020