enseignantes agressees a bordj badji mokhtar: le ministre de l'education nationAle doit demissioner

Dans la nuit du 17 au 18 mai, neuf enseignantes d’une école primaire ont été agressées et violées à Bordj Badji Mokhtar (extrême sud algérien) au sein même de l’établissement où elles étaient hébergées. Deux d’entre elles, poignardées à l’arme blanche, sont encore hospitalisées, les sept autres ont été rapatriées dans leur ville d’origine, Adrar, auprès de leurs familles.


Cette agression est d’autant plus choquante qu’elle aurait pu être évitée. En effet, les autorités locales étaient au courant de l’extrême insécurité du lieu où résidaient ces femmes, perdues dans un « no man’s land », selon les mots du Secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation professionnelle (SATEF), M. Boualem Amoura. Elles n’ont rien fait pour remédier à cette situation, pas plus que le ministre de tutelle, M. Mohamed Ouadjaout, qui a tardé à s’exprimer sur ce drame et n’a même pas pris la peine de venir au chevet de ces enseignantes éprouvées.

Cette négligence et le mépris de l’institution scolaire à l’égard de ces enseignantes sont déplorables. Le silence du ministre, lui, est coupable, et doit conduire à sa démission.

Dans l’Algérie nouvelle de M. Tebboune, la vie et la sécurité des femmes ne sont pas une priorité. Depuis le début de l’année, 20 féminicides ont déjà eu lieu sans que cela n’émeuve le pouvoir. Les agressions de femmes sont légion mais restent sans réponse, ni sociale, ni pénale.

Dans l’Algérie nouvelle de M. Tebboune, on emprisonne des étudiants qui manifestent pour leurs droits et liberté, on empêche les marches hebdomadaires pacifiques du vendredi à grand renfort de ressources policières, on matraque les journalistes qui ne font que leur métier mais on laisse des enseignantes sans protection, à la merci de prédateurs sexuels.

Dans l’Algérie nouvelle de M. Tebboune, les conditions de vie et d’exercice du métier d’enseignant.e sont lamentables et donc peu propices à susciter des vocations, une situation dramatique à l’heure où l’émulation et l’excellence académique doivent être renforcées pour que notre pays prenne toute sa place dans la compétition mondiale.

Le drame de Bordj Badji Mokhtar, loin d’être isolé, est à maints égards symptomatique de la déliquescence du régime en place, plus soucieux de sa propre survie que de la protection des citoyen.ne.s algérien.ne.s. Cette dérive doit cesser. Il en va de l’avenir du pays et de sa jeunesse.

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FreeAlgeria, le 24 mai 2021